Jean-Michel Folon, l'artiste poétique et visionnaire

Il y a quelques jours, nous avons eu la chance de discuter avec Stéphanie Angelroth dans un cadre enchanteur, au cœur du château de La Hulpe : la Fondation Folon.

Stéphanie Angelroth est la directrice de la Fondation Folon depuis maintenant presque 20 ans.

C’est dans le musée, face au superbe mur d’affiches de l’artiste, que nous lui posons quelques questions afin d’en savoir plus sur l’artiste et sa Fondation.

Belle parenthèse remplie de poésie pour Kowi Kowi.

Bonjour Stéphanie Angelroth, merci de nous accueillir dans cet endroit rempli de douceur et de poésie. Folon était affichiste, sculpteur, scénographe, peintre… Puisque vous l’avez connu, pouvez-vous nous dire qui était vraiment Folon ?

Effectivement, Jean-Michel Folon était un artiste multidisciplinaire. Grand maître de l’aquarelle, aussi connu pour son talent de sculpteur puisque les dernières années, il s’est principalement orienté vers la sculpture, mais c’est avant tout un homme d’idées, un œil sur notre monde. Il réussit à retranscrire sa pensée visuelle avec ses dessins au trait. On va donc retrouver les grands thèmes, par exemple, la déshumanisation des villes ou la grande notion de liberté. Des messages très forts. Il va aussi recourir à la sérigraphie et va arriver rapidement avec la technique de l’aquarelle dans les années 1960 où là, on va avoir plus de douceur, plus de poésie, mais toujours avec les messages qu’il va soutenir tout au long de son parcours, comme la défense des Droits de l’Homme ou l’écologie. Il était déjà un précurseur dans le domaine, puisqu’il a très rapidement pris position, par rapport à la protection de la nature et au regard qu’on doit porter sur l’environnement.

Folon a son propre style, il est reconnaissable, il a d’ailleurs très vite été reconnu à l’échelle internationale de son vivant. Folon est un grand artiste, c’est un œil, un homme libre, un poète un homme de rencontres, et un homme d’une grande humanité.

L’objectif de Kowi Kowi est de communiquer l’art à travers des masques et aussi de faire passer des messages. Quels seraient les messages de Folon qu’on pourrait imaginer ?

Le titre de l’œuvre « Dialogue » est déjà important, en période de covid, on a quand même eu du mal à dialoguer pendant tout un moment, et donc ça donne quand même un espoir de dialogue. Folon a dessiné « Dialogue » avec un oiseau, c’est aussi le dialogue avec la nature, c’est ce qu’on a retrouvé pendant le confinement, simplement s’arrêter et contempler, prendre conscience durant cette période de la beauté que nous offre la nature.

« La Galerie du Fleuve » est un masque emblématique de Folon, le message de l’artiste est la quête d’identité ou comment on se positionne dans la société.

« L’invention » et « Le Funambule » sont deux masques plus poétiques et toujours très emblématiques dans le travail de l’artiste. Son ami, Philippe Petit, était funambule. Jean-Michel Folon l’admirait beaucoup, il l’inspirait également énormémment. C’est une invitation à la liberté.

Sur un des 4 masques de la collection Kowi Kowi X Folon, il y a le visuel de l’affiche de l’expo actuelle : « Les Affiches de Folon » qui est présente actuellement et jusqu’au 7 novembre 2021. À qui est adressée l’expo ?

L’exposition est adressée à tous les publics, la particularité est qu’on a voulu montrer une autre facette de l’artiste. On a eu la chance de récupérer, grâce à la famille, une série d’originaux, d’affiches, d’esquisses et de croquis. Folon était un grand affichiste très sollicité. Il faisait des affiches très engagées et aussi commerciales. C’est ce qu’on explique ici en rentrant dans le vif du sujet. On va retrouver également des originaux d’affiches, qui n’ont jamais été montrés. Cette exposition montre tout son travail en partant du croquis jusqu’à sa finalité en aquarelle.